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Ça y est, ... , le spectacle est terminé, le rideau s'est baissé.
Durant 5 jours, l'Equipe de France junior a tenu en haleine son public, pour un dénouement historique. Effectivement, avec 1 titre (JW2-), 3 médailles d'argent (JW4-, JM2X & JW2X) et 1 médaille de bronze (JM4+), il se peut que cette campagne mondiale soit la plus prolifique de l'histoire pour l'Equipe de France junior d'aviron. Il est important de reposer cela dans le contexte actuel, où plus de pays sont présents qu'il y a 40 ans! La dernière médaille en junior datait de 2017 (1 fille). Le dernier titre de 2010 (2 filles) La dernière moisson de médailles de 2002 (4 médailles sont 1 titre). Mais 5 médailles, nous n'en trouvons pas trace depuis les années 1980. Au nombre de médailles, cela place la France au 3è rang, derrière l'Allemagne et l'Italie. Par contre, en comptabilisant le nombre de médailles d'or, nous reculons un peu dans la hiérarchie; mais peu importe. Avoir autant d'équipages médaillés aux championnats du monde fait du bien à tous, tant pour les perspectives d'avenir de ces jeunes, que pour ceux qui vont leur succéder en junior. Nous ne sommes pas passés loin d'un titre supplémentaire avec le JW2X, puisqu'elle concède la 1ère place pour seulement 0,23 sec, soit 40cm environ.. Et tout cela, s'est fait très naturellement. De la conviction certes, mais aussi des rires, de la légèreté, jusqu'au moment où il faut y aller. JM4X - Alric RODRIGUE ROSATI (SN Avignon) Entraîneur: Yvan DESLAVIERE Notre représentant garçon abordait ce championnat du monde dans un super état d'esprit et vraiment en forme. Signant leur record sur 500m sec la veille des séries, Alric et ses équipiers étaient confiants. Mais la machine s'est grippée; notre jeune Alric (encore junior l'an prochain) a été victime d'une intoxication alimentaire, le rendant malade toute la nuit précédent les séries (mercredi). A deux doigts de faire forfait, surveillé comme le lait sur le feu par le médecin de l'équipe, son entraîneur ne lui aura finalement pas laissé d'autre choix que d'embarquer (avec l'accord du médecin) pour les séries, mais simplement pour ne pas être éliminé de la compétition. Ceci leur laissant une chance de se retrouver dans un meilleur état de forme pour les couses suivantes. Malheureusement, les dégâts causés par une intoxication alimentaire ne se réparent pas en 1 jour. Et encore plus lorsque le sort s'acharne contre vous. En effet, le JM4X a tiré le repêchage (jeudi) le plus rapide; cela aurait été probablement dur en étant au top de sa forme, mais diminué, c'est tout de suite très compliqué. Toujours pas à 100% lors des demi-finales C/D du vendredi, le JM4X a su relevé la tête lors de la finale D (samedi), qu'il remporte avec une avance considérable, en signant au passage le meilleur temps de la finale C courue quelques minutes après. Cette expérience fut difficile pour Alric, mais lui et ses équipiers rentrent grandi de ce championnat. Trois d'entre eux sont J17, nous les retrouverons l'an prochain! VICE-CHAMPIONNES du MONDE !!!!! JW2X - Jeanne ROCHE (CA Marseille) et Gaïa Chiavini (SN Monaco) Entraîneur: Gael DEPIERRE Cette association est magique; et qui plus est, elle est 100% de chez nous! Déjà associées en 2020 en 4X et médaillées lors des Championnats d'Europe, Jeanne et Gaïa avaient depuis le début de la saison formulée et mis en oeuvre ce qu'il fallait pour être performante aux championnats du monde. Ces deux jeunes filles, pleines de vie, hyper athlétiques, hyper exigeantes avec elles-mêmes, et toujours dans une démarche positive, nous auront fait vivre un championnat plein de péripéties, en premier lieu pour leur entraîneur. Lors des séries du mercredi, elles signent une excellente prestation, sans pour autant se mettre dans le rouge. Contrairement à d'autres adversaires alors émotives sur le départ, elles auront su parfaitement rentrer dans leur championnat du monde. Cela leur a permis notamment d'éviter la case repêchage du jeudi et de prendre rendez-vous pour les demi-finales du samedi. Evitez des courses supplémentaires, c'est bien; mais gérer deux jours d'attente ce n'est pas toujours évident. Certes elles allaient s'entraîner de bonne heure (7H-9h), mais ensuite, c'était hôtel toute la journée! Et cloîtrer dans sa chambre par temps de COVID! En même temps, vu la chaleur accablante qui s'abattait sur la Bulgarie, il fallait mieux être au frais. Même lors de l'entraînement matinal et de chaque échauffement pour leurs courses, les filles appliquaient à la lettre les consignes données pour se protéger de la chaleur (un tshirt manches longues mouillé et une casquette, jusqu'au dernier moment). Samedi matin, jour des demi-finales, Gaia s'habille et là, clac! "Jeanne, tu vas pas être contente, j'ai le cou bloqué"!!!!!! Coup de stress, mais tout le monde essais de relativiser au mieux. Le Kiné et le Doc s'affairent pour la soulager; l'articulation est finalement débloquée, mais les muscles restent contractés. Lors de l'échauffement au sol, Gaïa grimace, l'entraîneur perçoit des larmes envahir ses yeux. Il faut relativiser. Jeanne annonce: "c'est bon je vais être à 110%, t'inquiète pas, ça ira mieux demain". Jusqu'au moment d'aller sur l'eau, aucune certitude que la douleur sera supportable. Finalement, elles embarquent, les premiers coups à cadence basse sont donnés, cela semble aller. La demi-finale, c'est une course piège. Les Biélorusses, avec l'une des championnes d'Europe de la spécialité à son bord, sont clairement le bateau à surveiller. Les Françaises se mettent en route pour ne pas les laisser prendre trop le large; à la mi-course, moins d'une longueur les séparent. Les Slovènes sont en embuscade 3è, les Hollandaises 4è. Puis les Françaises portent leur attaque; elles savaient que les Biélorusses subissaient à partir du 1250m; le moment est choisi, il est payant. Pour les Biélorusses, le coup est rude, si rude qu'elles déjouent complètement les pronostics et voient revenir sur elles Slovènes et Néerlandaises. Les Slovènes sortent même un enlevage de folie, et reviennent sur les françaises dont on se rend compte, à l'analyse vidéo, que ce qu'elles ont produit ce jour là n'était pas à leur meilleur niveau. L'essentiel est assuré cependant; les compteurs sont remis à zéro pour la finale du dimanche, Désormais, l'équipe médicale prend le relais pour que tout le monde soit au mieux le lendemain. Finale - placées ligne d'eau 2, les Françaises savent que cela va partir de tout côté. Elles sont en pleine possession de leurs moyens cette fois, pas de doute. Leur schéma de course est clairement défini. Pas une tête ne doit se tourner sur les 750 premiers mètres. Et suivre parfaitement son schéma de course jusqu'au 1500m. Après on adapte en fonction de la situation. Mais dans tous les cas, on muscle son jeu pour ne pas être décroché. Les Irlandaises ligne 4, vainqueurs de l'autre demi-finale, avec le meilleur temps, vont partir fort, on le sait. Plus de doute sur les Slovènes, ligne 3, qui ont peut être fait leur finale avant l'heure. Italiennes ligne 5, semblent aussi très dangereuses; les Néerlandaises que les françaises rencontrent pour la 3ème fois durant ce championnat, finissent fort, et ont l'expérience du Championnat du monde U23 auquel elles ont participé début juillet. Le départ est donné; Jeanne et Gaä filent, elles sont dans le bon wagon. Les Irlandaises ont pris la tête, mais les françaises sont à moins d'une longueur. Les Slovènes ratent leur début de parcours, mais les Grecques situées à la ligne 1 talonnent les Françaises. De l'autre côté du plan d'eau, les Italiennes ne sont pas au mieux, mais les Néerlandaises sont bien parties aussi, légèrement derrière les Françaises. Gaïa dicte les consignes dans le bateau, Jeanne agit tel un métronome, pour que leur bateau produise ce qu'elles savent faire de mieux: Précision, Régularité, Propulsion. Et elles le font magnifiquement. Petit à petit elles se rapprochent de la tête. Elles passent devant au 1500m; il reste 500m à tenir. Elles continuent leur application, elles donnent tout, elles relancent comme elles peuvent. Les Irlandaises sont battues; les Grecques ont finalement craqué, les Slovènes très mal parties reviennent de l'arrière mais ne pourront rattrapées les Françaises. Mais les Néerlandaises reviennent comme des folles et coiffent les françaises sur le fil. Un final de fou; une déception momentanée, mais immédiatement la joie de ne pas avoir déjouée. Il fallait la sortir cette course; la manière y est. L'avenir leur appartient. Quelques questions à l'équipage: Comment s est déroulé votre course de l intérieur? Gaïa: pour ma part j'étais assez lucide et concentrée sur nous même, je "sentais" quand on était dans le paquet ou quand on risquait de s'éloigner un peu, je savais qu'on s'était mis d accord sur certains points de relance et sur le fait qu'il fallait que je parle dans le bateau. Du coup, je m'appliquais a mieux ressentir mon bateau pour mieux choisir mes mots afin que toutes les deux on s'exprime plus sur la manière de faire Jeanne: Pareil que Gaia, de l’intérieur à chaque étape du parcours : départ , chaque 500 , chaque relance … j’étais sur le moment présent. Comme on avait défini avant la course j’étais vraiment concentrée sur notre ligne d’eau et notre effort sans se soucier beaucoup des autres bateaux. J’essayais de ramer le mieux possible de déplacer le plus loin possible, et de bien respirer pour que Gaia soit à l’aise. Je voyais le bateau Slovène à notre gauche s’éloigner dès le début ce qui était encourageant mais ensuite je ne connaissais pas la position des autres. Les grecques à notre droite avaient un bon rythme et sont parties un cran derrière nous, j’ai donc essayé de maintenir cet écart au maximum et de le creuser au moment des relances. Petit à petit on rentrait de plus en plus dans l’effort mais tout en se rapprochant de l’arrivée c’était dur mais j’avais l’impression qu’on le faisait très bien. J’ai adoré faire cet effort avec Gaia, on se boostait toutes les deux. A 100m de l arrivée, la course semblait gagnée. Avez-vous vu les néerlandaises revenir? Gaïa: Je n'ai pas du tout vu les néerlandaises venir; par ailleurs je pensais que les italiennes et les irlandaises étaient devant et que pour le coup nous nous battions pour la 3/4 ème place. Jeanne: pour les Néerlandaises, vraiment pas, d’autant plus qu’elles étaient à l’opposé du bassin par rapport à nous. Dès que j’ai vu les bouées rouges de 250 derniers mètres, j’ai compté les 30 coups restants dans ma tête avec l'envie d’arriver le plus vite possible et voir le résultat après. Les conditions météos ont-elles été comme vous le souhaitiez? Gaia: les conditions météos étaient bonnes, même si j aurais tout de même préféré du vent pour Jeanne: Conditions Météo top, on s’attendait à la chaleur on a étés servies mais pour moi on a assez bien géré ça. J’ai beaucoup aimé le bassin. Votre coéquipière, que représente-t-elle pour vous? Gaïa: Pour moi, Jeanne est l'allégorie pure de la rigueur et de la raison. J'espère franchement et honnêtement que notre double ne s'arrêtera pas là, j'ai l'impression qu'on peut gravir des montagnes ensembles Jeanne: Gaia c’est tout en 1 : des livres, des blagues, des anecdotes farfelues, mais toujours de bonne humeur et de très bons conseils. On commence à très bien se connaître et j’adore notre duo très opposé mais très complémentaire 😉 Trop hâte de continuer à ramer ensembles. J’ai l’impression qu’à deux on arrive à tirer le meilleur de nous mêmes Les commentaires sont fermés.
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